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La chute de la Maison Usher (Partie 4)
La falo de la Uŝero-Domo (Parto 4)

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Je garderai toujours le souvenir de maintes heures solennelles que j'ai passées seul avec le maître de la Maison Usher. Mais j'essaierais vainement de définir le caractère exact des études ou des occupations dans lesquelles il m'entraînait ou me montrait le chemin. Une idéalité ardente, excessive, morbide, projetait sur toutes choses sa lumière sulfureuse. Ses longues et funèbres improvisations résonneront éternellement dans mes oreilles. Entre autres choses, je me rappelle douloureusement une certaine paraphrase singulière, - une perversion de l'air, déjà fort étrange, de la dernière valse de Von Weber. Quant aux peintures que couvait sa laborieuse fantaisie, et qui arrivaient, touche par touche, à un vague qui me donnait le frisson, un frisson d'autant plus pénétrant que je frissonnais sans savoir pourquoi, - quant à ces peintures, si vivantes pour moi, que j'ai encore leurs images dans mes yeux, - j'essaierais vainement d'en extraire un échantillon suffisant, qui pût tenir dans le compas de la parole écrite. Par l'absolue simplicité, par la nudité de ses dessins, il arrêtait, il subjuguait l'attention. Si jamais mortel peignit une idée, ce mortel fut Roderick Usher. Pour moi, du moins, - dans les circonstances qui m'entouraient, - il s'élevait, des pures abstractions que l'hypocondriaque s'ingéniait à jeter sur sa toile, une terreur intense, irrésistible, dont je n'ai jamais senti l'ombre dans la contemplation des rêveries de Fuseli lui-même, éclatantes sans doute, mais encore trop concrètes.

Ĉiam mi retenos memoraĵon pri la multaj solenaj horoj kiujn mi pasigis tiumaniere en soleco kun la mastro de Uŝero-Domo. Tamen malsukcese mi entreprenus transliveri ideon pri la preciza karaktero de la studoj aŭ la okupadoj en kiuj li min aktivigis aŭ al kiuj li malfermis al mi la vojon. Ekscitiĝema kaj ege kolerema idealismo ĵetis sulfuran glaceon sur ĉion. Liaj longaj improvizitaj lamentokantoj sin aŭdigos ĉiam en miaj oreloj. Inter aliaj kantoj, mi retenas dolorige en la menso apartan malkutiman perversaĵon kaj ampleksaĵon pri la sovaĝa melodio de la lasta valso de Fon-Vebero. El la pentraĵoj pri kiuj meditadis lia komplika fantazio, kaj kiuj kreskis, tuŝon post tuŝo, en svagecon pri kiu mi tremegis des pli entuziasme, ĉar mi tremegis sen konscii la kialon; - el la pentraĵoj (tiom vivecaj iliaj bildoj postrestas nun antaŭ mi) vane mi penadis eligi pli ol eta parto disponebla al la traktopovo de nuraj vortoj. Pro la nepra simpleco, pro la nudeco de siaj desegnaĵoj, li altiris kaj mirigis atenton. Se iam homa estaĵo pentris ideon, tiu estaĵo estis Roderiko Uŝero. Por mi almenaŭ - en la cirkonstancoj tiam min ĉirkaŭantaj - elleviĝis el la puraj abstraktaĵoj kiujn la hipokondriulo penadis ĵeti sur sian drelikon, intenseco de netolerebla mirego, de kiu nenian ombron mi sentis eĉ ĝis nun starante en kontemplado antaŭ la agnoskite brilaj tamen tro konkretaj revaĵoj de Fuselio.

Il est une des conceptions fantasmagoriques de mon ami où l'esprit d'abstraction n'avait pas une part aussi exclusive, et qui peut être esquissée, quoique faiblement, par la parole. C'était un petit tableau représentant l'intérieur d'une cave ou d'un souterrain immensément long, rectangulaire, avec des murs bas, polis, blancs, sans aucun ornement, sans aucune interruption. Certains détails accessoires de la composition servaient à faire comprendre que cette galerie se trouvait à une profondeur excessive au-dessous de la surface de la terre. On n'apercevait aucune issue dans son immense parcours; on ne distinguait aucune torche, aucune source artificielle de lumière; et cependant une effusion de rayons intenses roulait de l'un à l'autre bout et baignait le tout d'une splendeur fantastique et incompréhensible.

Edgar Allan Poe
Traduit par Charles Baudelaire

Unu el la fantasmagoriaj konceptaĵoj de mia amiko, partoprenantan malpli rigide en la spirito de abstraktado, mi penadu priskribi, kvankam nur ombrakopie, en vortoj. Malgranda pentraĵo bildigis la internaĵon de ege longa kaj ortangula volbo aŭ tunelo, kun malaltaj muroj, glataj, blankaj, seninterrompaj, senaparataj. Kelkaj akcesoraj trajtoj de la desegnaĵo bone agis por komprenigi ke ĉi tiu elfosaĵo situas je ege profunda distanco sub la surfaco de la tero. Nenia elirejo videblis en iu ajn parto de ties vasta etendaĵo, kaj vidiĝis nenia torĉo nek alia artefarita lumfonto; tamen tajdego de intensaj radioj transruliĝis ĉie kaj banis la tutaĵon en makabra kaj maldeca pompo.

Edgar Allan Poe
Tradukis Edwin Grobe
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